Suite aux diverses vidéos de maltraitance tournées secrètement dans plusieurs abattoirs français, le député Olivier Falorni a décidé de lancer une proposition de loi portant sur ce point. Les 5 avancées ont été discutées le jeudi 12 janvier dernier, et une partie a été adoptée le jour même.
Olivier Falorni, un fervent défenseur de la cause animale
Oui, cette proposition de loi émane du député divers gauche (ex-PS) Olivier Falorni, un grand défenseur de la cause animale. Celui même qui s’est démené pour faire accepter le statut d’être sensible des animaux dans le Code civil.
Cette fois-ci, Olivier Falorni est le rapporteur de la loi. D’après ses dires au HuffPost, la défense des animaux est au centre des débats au sein de la société, et elle devrait aussi entrer dans la présidentielle de 2017.
Une grande mobilisation citoyenne
Depuis son lancement le jeudi dernier, cette proposition de loi capte toute l’attention de l’ensemble des associations œuvrant dans la protection des animaux. Une dizaine d’entre elles ont même encouragé tout le monde à adresser des dépêches aux députés pour que ceux-ci votent « pour ». Ce qui a été fait.
Selon Olivier Falorni, tous les députés, tous sans exception, ont reçu des courriers et lui en ont parlé. On pourrait dire que c’est toute la population française qui s’est mobilisée en faveur de cette proposition de loi.
Une proposition de loi avec cinq dispositions
Dans le cadre de cette proposition de loi, 5 dispositions sont suggérées. Un comité national d’éthique des abattoirs serait institué. Ceux qui maltraitent les animaux dans les abattoirs seraient intentés en justice pour délit pénal. Des inspecteurs vétérinaires seraient placés à chaque poste d’abattage, afin d’augmenter le contrôle humain dans ces établissements. Des caméras seraient systématiquement installées dans ces postes, pour pallier l’actuelle insuffisance d’inspecteurs vétérinaires.
Enfin, il faudrait mettre en place une taxe supplémentaire, car celle portant sur les surfaces commerciales ne suffirait jamais à financer les mesures citées précédemment.
Véritable enjeu de la présidentielle de 2017 ?
Olivier Falorni croit que la cause animale devrait entrer dans les débats présidentiels. Et la question semble avoir sa place, étant donné que des initiatives sur la protection animale ont été inscrites dans le domaine politique en 2016.
En novembre 2016, un parti animaliste a vu le jour. Ensuite il y a eu ces 23 intellectuels qui sollicitaient l’implantation d’une nouvelle autorité responsable particulièrement des animaux : un secrétariat d’Etat à la condition animale. Cela n’a pas été tenu compte lors du remaniement survenu le 6 décembre dernier.
Mais le plus notable, c’est la diffusion d’un écrit intitulé « Animal politique », dans lequel un collectif éponyme cite ses points de vue sur le rapport aux animaux. La corrida devrait être supprimée. Les animaux devraient être étourdis avant leur abattage. Les animaux de compagnie devraient être stérilisés. Les enfants devraient apprendre à respecter les animaux à l’école. Etc. Au total, 30 points ont été évoqués dans ce manifeste. Notons que ce collectif Animal politique regroupe 26 associations protectrices des animaux.
Les droits des animaux semblent apparemment s’intégrer petit à petit dans le domaine politique. Feraient-ils partie des sujets de débat durant la présidentielle de 2017 ?
Les pays voisins sont déjà plus loin dans ce domaine
Les Pays-Bas disposent déjà de 2 députés européens issus du parti pour les animaux, qui était en place depuis 2003. En Espagne, les candidats issus du Parti animaliste contre la maltraitance animale ont remporté 1,19 % des voix lors de l’élection législative de juin 2016. En France, rien : on dirait que la cause animale ne mérite pas d’être débattu sur le plan politique.
Le parti animaliste récemment créé en France regroupe des militants associatifs, politiques et avocats. Ils ont pour objectif de relancer l’affaire de la cause animale dans le domaine politique. Toutefois, le parti n’a pas encore de candidat pour 2017. Pour le moment, il veut collaborer avec les candidats déclarés pour intégrer la défense animale dans leur programme. Le parti va attendre 2019 et 2020, lors des élections municipales et européennes, pour tenter de gagner des sièges.
Quant au manifeste « Animal politique », il paraît que le candidat d’EELV Yannick Jadot l’aurait déjà signé. Selon la coordonnatrice du collectif Animal politique, Lucile Peget, les autres candidats se prononceraient prochainement.