De nouvelles images-chocs provenant d’un abattoir

Ce n’est pas la première et ce ne sera sûrement pas la dernière. Récemment une nouvelle vidéo a mis en évidence les actes cruels pratiqués par certains abattoirs. Cette fois, il s’agit d’un abattoir bio certifié. Ces images ont été obtenues de façon clandestine par l’association L214 qui lutte pour la défense du bien-être animal. Elles remettent en question le mode de fonctionnement des abattoirs dont les infractions aux réglementations semblent nombreuses. De plus, elles montrent que ces actes cruels ne concernent pas uniquement les gros abattoirs industriels comme celui d’Alès, dont une vidéo montrant des actes de cruauté avait été diffusée 4 mois avant. En effet, cet abattoir du Gard est un établissement de proximité de petite taille qui n’emploie que 3 salariés.

Une réglementation à respecter

En France la loi encadre et protège en partie les animaux. Il est notamment interdit de les maltraiter. Cela concerne n’importe que ce soient les propriétaires d’animaux domestiques, les éleveurs ou les abattoirs. Ces derniers doivent donc suivre un règlement précis pour l’abattage des différents animaux. Ce règlement stipule que le transport jusqu’à l’abattoir doit se faire dans des bétaillères équipées et avec un système de ventilation et d’abreuvement pour les trajets de plus de huit heures. Une fois à l’abattoir un responsable du bien-être des animaux doit être là pour garantir que ces derniers ne sont pas maltraités. Le personnel doit quant à lui être formé. En ce qui concerne l’abattage des animaux, il doit être fait en faisant attention à ce que la souffrance de l’animal soit réduite au minimum. Pour cela, la technique utilisée est l’étourdissement. Cette technique consiste à rendre inconscients les animaux avant de les abattre. Il existe 3 façons légales pour étourdir un animal : choc électrique, dioxyde de carbone et choc mécanique.

Lorsque l’on observe les vidéos de cet abattoir certifié bio et de celui d’Alès on constate à chaque fois que certaines règles ne sont pas respectées et notamment celles concernant la maltraitance des animaux.

Des animaux maltraités

Le règlement européen indique que « toute douleur, détresse ou souffrance évitable est épargnée aux animaux lors de la mise à mort et des opérations annexes », tandis que le code rural précise que « toutes les précautions doivent être prises en vue d’épargner aux animaux toute excitation, douleur ou souffrance évitables pendant les opérations de déchargement, d’acheminement, d’hébergement, d’immobilisation, d’étourdissement, d’abattage ou de mise à mort ». Il semblerait que ces règles ne soient pas respectées par certains abattoirs. Ainsi, celui visible dans la dernière vidéo montre que les animaux sont maltraités comme lorsque les agneaux sont jetés par l’un des salariés ou lorsqu’un autre s’amuse à donner de brèves décharges électriques sur ces mêmes agneaux. Cette vidéo monte également que les animaux ne sont pas toujours inconscients lorsqu’ils sont abattus.

Suite à la diffusion de cette vidéo, une enquête est en cours menée par la Brigade nationale d’enquête vétérinaire et phytosanitaire et par la brigade des recherches de la gendarmerie de la commune où se trouve l’abattoir (Le Vigan). De plus, l’abattoir a été fermé à titre conservatoire et son personnel est suspendu pour le moment. Même s’il faut attendre les résultats de l’enquête, les conséquences pourraient être lourdes pour l’abattoir.

Plus que des cas isolés

Ces deux vidéos diffusées à 4 mois d’intervalles montrent que la maltraitance des animaux ne concerne pas uniquement des cas isolés d’abattoir. Elle pourrait toucher un très grand nombre de ces bâtiments, même s’il faut rester très prudent. Voir qu’un abattoir de proximité et certifié bio comme celui de Le Vigan peut à ce point être en infractions avec le règlement français et européen est très inquiétant. A noter que seulement 5 % des animaux abattus dans cette structure sont issus de l’agriculture biologique. Néanmoins, il bénéficie tout de même de la certification bio Ecocert, ce qui pourrait discréditer l’agriculture bio et les organismes qui la régissent.